Foire aux questions

Je pense être atteint de sécheresse oculaire, que dois-je faire ?

La première chose à faire est de prendre RDV chez un ophtalmologue spécialisé en sécheresse oculaire. En effet, seul un spécialiste disposera des outils nécessaires pour faire un diagnostic complet et proposer des traitements adaptés, le cas échéant.

Peut-on guérir de la sécheresse oculaire ?

A l’heure actuelle, la sécheresse oculaire ne se guérit malheureusement pas. La plupart des traitements proposés visent à soulager les symptômes et stabiliser la maladie. Nous espérons que de futurs traitements permettront d’avoir de véritables avancées. 

Quelques personnes arrivent à stabiliser suffisamment leur sécheresse pour ne plus en souffrir au quotidien. 

Néanmoins, même lorsque les symptômes sont plus légers, il faut garder en tête que ce terrain de sécheresse et de sensibilité perdure et ne pas arrêter les traitements dès que la situation s’améliore. 

Au bout de combien de temps aurai-je une amélioration de mes symptômes ?

Tout dépend de la gravité de la sécheresse et de sa cause. Lorsque la sécheresse oculaire est modérée ou sévère, les traitements peuvent mettre beaucoup de temps avant de produire leurs effets (parfois 6 mois – 1 an). C’est pourquoi, il est important de ne pas baisser les bras, même si c’est contraignant. 

En cas d’amélioration, il est aussi important de rester constant dans ses soins, pour éviter les rechutes. 

Quelles sont les meilleures gouttes hydratantes ? 

Que les choses soient claires, il n’y a pas UNE meilleure marque de goutte hydratante. Il existe une multitude de gouttes lubrifiantes avec un mode de fonctionnement différent. Certaines ciblent plutôt la sécheresse quantitative, et d’autres, la sécheresse qualitative. 

En pratique, nous nous sommes rendus compte qu’une même marque de goutte pouvait plaire à certaines personnes et ne pas être tolérée par d’autres. Le choix des gouttes lubrifiantes est donc très personnel et il vaut mieux se faire son propre avis en testant différentes marques.

Que faire en cas de sécheresse oculaire nocturne ?

Lorsque la sécheresse oculaire est sévère et qu’une personne souffre de lagophtalmie (lorsque les paupières se ferment mal pendant le sommeil), la nuit peut s’avérer très problématique : douleurs qui empêchent de dormir, nécessité de se relever plusieurs fois par nuit pour remettre des gouttes… 

Plusieurs solutions peuvent aider à passer des nuits plus tranquilles : 

  • L’application d’un gel hydratant avec une efficacité plus longue que les gouttes hydratantes diurnes (plusieurs marques de gel existent) ;
  • Voire l’application d’une pommade grasse à la vitamine A ;
  • Le port d’un masque de nuit qui permet aux yeux de garder l’humidité pendant la nuit. 

La sécheresse oculaire peut-elle provoquer des douleurs ? 

Oui, la sécheresse oculaire peut provoquer des douleurs parfois tellement fortes qu’elles en deviennent handicapantes. 

Lorsque la sécheresse est légère, elle est le plus souvent peu symptomatique voire asymptomatique. Mais lorsqu’elle s’aggrave, elle peut générer des douleurs au niveau des yeux, des paupières et plus généralement sur la région autour de l’œil. Parfois, la sécheresse oculaire peut également déclencher des douleurs au niveau de la tête. Ces douleurs sont souvent décrites comme des brûlures, des picotements, une sensation de corps étranger, des décharges électriques et parfois comme une sensation de “coups de couteau” 

Ces douleurs peuvent être parfois passagères ou permanentes et sont donc très handicapantes dans ce dernier cas. 

La douleur est souvent associée à l’inflammation de la zone concernée ou à une neuropathie cornéenne (cf. sujet sur la neuropathie cornéenne). 

Que faire en cas de photophobie ?

Lorsque la sécheresse oculaire est forte, elle peut générer de la photophobie. Il s’agit d’une sensation de gêne voire de douleur en présence de lumière. La photophobie peut se manifester lorsqu’une personne ne supporte pas le soleil en extérieur, les lumières artificielles, les phares de voiture la nuit ou les écrans (ordinateurs, téléphone portable…).  

La photophobie peut donc être très gênante au quotidien tant dans la vie professionnelle que personnelle. 

Plusieurs solutions existent pour pallier cette problématique : 

  • Pour les lumières extérieures et les néons, les lunettes de soleil peuvent limiter les gênes et douleurs ressenties. À noter que pour les photophobie très fortes, des lunettes à chambre humide solaire peuvent être pratique en bloquant totalement l’accès à la lumière ; 
  • Pour les écrans, il est possible d’installer des filtres gratuit sur l’écran qui permettent d’adoucir la lumière, baisser la luminosité, utiliser des lunettes à chambre humide ou des lunettes à filtre jaune. 

La sécheresse oculaire peut-elle avoir des conséquences sur la santé mentale ?

Comme dans toutes les situations de douleurs chroniques, souffrir de sécheresse oculaire peut être source de stress, d’anxiété, voire de syndrome dépressif. Cela est souvent renforcé par la méconnaissance de nombreux ophtalmologues et de la longue errance médicale qui peut s’en suivre. En cas d’impact important sur le moral, il ne faut pas hésiter à consulter son médecin traitant pour être orienté vers une prise en charge psychologique (psychologue, psychiatre, etc) ou consulter directement le centre médico-psychologique (CMP) le plus proche. 

La bonne prise en charge de la santé mentale est primordiale car en l’absence de traitement et de soins, l’anxiété et la dépression peuvent majorer les douleurs résultant de la sécheresse oculaire déjà présentes.  

Quelles sont les complications possibles de la sécheresse oculaire ?

Une sécheresse qui n’est pas, ou mal, prise en charge peut avoir des répercussions sur l’œil, notamment sur la cornée. Lorsque celle-ci s’enflamme on parle alors de kératite. Certaines formes sévères, mais plutôt rares, peuvent aller jusqu’à l’ulcère voire la perforation de la cornée. 

En cas de sécheresse oculaire il est donc important de se faire suivre régulièrement par un ophtalmologue.

La sécheresse entraîne parfois quelques complications au niveau des paupières : la kérato-conjontivite sèche est l’inflamation de la cornée mais aussi de la conjonctive, c’est  à dire la membrane recouvrant le blanc de l’oeil et tapissant l’interieur des paupières (irritations, brulures, sensation sableuse…).

La blépharite, inflammation du bord libre des paupières, est aussi bien une cause qu’une conséquence de la sécheresse.

Quels médicaments peuvent aggraver la sécheresse oculaire ?

De manière générale, toutes les molécules psychotropes, à savoir, les antidépresseurs (certaines classes bien plus que d’autres comme les tricycliques notamment), les benzodiazépines (anxiolytiques, somnifères), les neuroleptiques, les anti épileptiques, certaines molécules utilisées dans le diabète, les molécules ayant un rôle antihistaminiques, les dérivés morphiniques et opioïdes, les médicaments contre la tension. La contraception féminine est également parfois mise en cause de part l’impact des hormones sur la régulation des glandes lacrymales et de meibomius (en particulier pour les pilules ayant une action anti-androgènes). En réalité, toutes les pilules, oestro-progestatives ou seulement progestérone micro dosée, ont un rôle sur les androgènes c’est le principe de la contraception hormonale. Les hormones jouent un rôle sur la production de toutes nos glandes sébacées.

L’isotrétinoide, utilisée dans le traitement de l’acné, est un très fort pourvoyeur de sécheresse oculaire.

Dans l’ensemble des médicaments qui peuvent avoir un effet asséchant, c’est le rôle anticholinergique des molécules qu’il faut rechercher et éviter.

Peut-on se faire opérer de la myopie avec une sécheresse oculaire ?

Il est très fortement déconseillé de se faire opérer de la myopie en cas de sécheresse oculaire. En effet, ce type d’opération peut entraîner des effets secondaires, parmi lesquels la sécheresse oculaire. Donc il y a un réel risque d’aggraver la sécheresse oculaire déjà existante. Cela signifie, par exemple, que si un patient présente une légère sécheresse oculaire peu symptomatique (difficulté au port de lentilles souples), il pourra résulter de l’opération une aggravation de sa sécheresse avec des douleurs chroniques parfois très invalidantes, qui le conduiront à terme à peut-être porter des lunettes à chambre humide… 

Si vous souhaitez vous faire opérer car vous n’arrivez pas à porter de lentilles de contact, passez votre chemin! Et n’oubliez pas que la santé de vos yeux est beaucoup plus importante que l’apparence! 

Peut-on porter des lentilles de contact avec une sécheresse oculaire ?

Il est très fortement déconseillé de porter quotidiennement des lentilles de contact en cas de sécheresse oculaire et, en particulier, en cas de travail sur écran (même pour celles “vendues” comme étant faites pour les yeux secs).

Néanmoins, un type de lentille particulier est apparu comme un outil thérapeutique dans la sécheresse oculaire sévère, les lentilles sclérales (cf explications sclérales). Mais ce type de lentilles est souvent difficile à obtenir et réservé aux cas sévères car très onéreux. 

Lorsque je porte un masque anti-Covid, j’ai encore plus mal. Est-ce normal ?

Oui, lorsqu’on porte un masque, s’il est mal positionné, l’air évacué par le nez et la bouche remonte vers les yeux et les assèche. Il est donc important de bien positionner son masque et notamment de placer la languette métallique le long des ailes du nez. Si, même bien positionné, la gêne persiste, vous pouvez porter des lunettes à chambre humide. Face à ce trouble généralisé, un nom donné par les scientifiques du monde entier : Mask Associated Dry Eye (sécheresse oculaire associée au port du masque) ou plus simplement MADE. L’alerte est venue des chercheurs du Centre for Ocular Research & Education (CORE) de l’école d’optométrie et des sciences de la vision de l’Université de Waterloo (Canada).

Peut-on devenir aveugle à cause de la sécheresse oculaire ?

Il n’y a pas de risque de cécité lorsque la sécheresse oculaire est prise en charge.

Les conservateurs sont-ils néfastes en cas de sécheresse oculaire ? 

La sécheresse oculaire et les conservateurs contenus dans certains collyres ne font pas bon ménage !

En effet, à terme, les conservateurs sont néfastes pour la surface oculaire. C’est pourquoi, il est primordial de choisir des collyres sans conservateurs.

Pour en savoir, nous vous invitons à visiter le site « Conservez nos yeux, pas nos collyres » de l’association Kératos : http://perso.numericable.fr/preservative-free/French/indexfr.htm