La chirurgie réfractive

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Le LASIK (Laser-Assisted In-Situ Keratomileusis) est une technique de chirurgie réfractive développée dans les années 1990 qui permet de corriger les troubles de la réfraction de la lumière responsable des troubles de la vision. Cette technique permet de corriger la myopie, l’astigmatisme et l’hypermétropie sous certaines conditions validées après entretien médical. Elle est la principale technique de chirurgie réfractive utilisée puisqu’elle concerne 85% des opérations effectuées en France de par ses nombreux avantages.

Le LASIK comporte 3 grandes étapes :

  1. Découpe du capot (volet de la cornée correspondant à l’épithélium =couche la plus superficielle pour l’épiLASIK et au stroma = couche plus profonde, située entre l’épithélium et l’endothélium pour les autres techniques de LASIK) de la cornée par microkératome dans le LASIK classique ou par laser femtoseconde dans le LASIK 100% laser.
  2. « Photoablation » par laser EXCIMER pour modifier la courbure de la cornée à l’origine du trouble visuel.
  3. Repose du capot.

Mais quel lien entre le LASIK et la sécheresse oculaire ?

Tout d’abord, il faut savoir que la cornée est l’organe humain le plus innervé. L’œil est composé de ce que l’on appelle l’appareil lacrymal qui correspond à l’ensemble des structures qui interviennent dans le bon fonctionnement des larmes. On retrouve notamment :

• La glande lacrymale principale responsable de la sécrétion de la phase aqueuse du film lacrymal.

• Les glandes lacrymales accessoires avec les glandes de Meibomius et les glandes de Zeiss à sécrétion lipidique dans le but de stabiliser la phase aqueuse.

La sensibilité de l’appareil lacrymal est assurée par l’innervation du nerf trijumeau (V) tandis que la sécrétion de l’appareil lacrymal est assurée par l’innervation du nerf facial (VII).

Lorsque le praticien découpe le volet cornéen, des afférences nerveuses peuvent subir des lésions et être abîmées. Cela pourra induire des troubles de la sensibilité cornéenne pouvant aller jusqu’à causer une maladie : la neuropathie cornéenne, mais également induire des troubles de la sécrétion aqueuse et lipidique causant un syndrome de l’œil sec.

A ce jour, aucune autorité de santé française n’a élaboré de plan de recommandations vis-à-vis du LASIK. Cependant, il apparait dans une étude que presque 20% de patients ayant subi une opération LASIK ont gardé des symptômes de sécheresse oculaire qui sont devenus chroniques (> 6 mois). Il parait alors essentiel de faire un bilan pré-opératoire de qualification et de quantification de sécheresse oculaire afin d’éviter le développement d’un syndrome de l’œil sec chronique et handicapant. En effet, la sécheresse oculaire est une maladie très peu symptomatique à ses débuts et qui évolue insidieusement. Vous ne pensez peut-être pas avoir de la sécheresse oculaire mais il est possible que vos glandes lacrymales et lipidiques soient altérées/réduites et le fait de pratiquer l’opération LASIK alors que l’on a préalablement un terrain de sécheresse oculaire est un facteur de risque significatif de passage à une sécheresse oculaire grave, sévère, chronique et très symptomatique. Parlez-en à votre praticien et renseignez-vous auprès des centres ophtalmologiques spécialisés en sécheresse oculaire.

source : Dry Eye after Lasik for Myopia: Incidence and Risk Factors – M.R. Shoja, M.R. Besharati, 2007 (sagepub.com)