La sécheresse oculaire est une pathologie fréquente puisqu’elle représente environ 25% des motifs de consultations en ophtalmologie , avec une prévalence de 15% chez les 50-95 ans. Selon une étude, la sécheresse oculaire concernerait jusqu’à 10% de la population française ! S’agissant d’une maladie chronique et évolutive, elle comprend un spectre large de niveaux de gravité allant d’une sécheresse légère – souvent asymptomatique – à des formes sévères voire très sévères et handicapantes.
Un diagnostic parfois tardif et difficile
L’absence ou la moindre présence de symptômes chez les patients atteints de sécheresse légère peut compliquer et retarder le diagnostic. Pourtant, il serait primordial de dépister ces patients afin de prévenir une aggravation de leur sécheresse et l’apparition de symptômes chroniques handicapants.
C’est pourquoi, un nombre non négligeable de patients présentent une sécheresse oculaire sans le savoir.
Par ailleurs, les professionnels de santé n’étant pas tous formés et équipés pour diagnostiquer la sécheresse oculaire, le parcours médical peut parfois être long avant d’obtenir le diagnostic, en particulier pour les patients vivant en zone rurale et ne bénéficiant pas d’un accès facilité auprès d’ophtalmologues.
Des symptômes variés aux fréquences diverses
Comme précédemment expliqué, la sécheresse oculaire légère est plus difficile à détecter par le patient car les manifestations symptomatiques sont moindres et intermittentes.
Pourtant, un certain nombre de symptômes et signes doivent alerter le patient et l’orienter vers un ophtalmologue, si possible, spécialisé en sécheresse oculaire :
- La difficulté à porter des lentilles de contact car beaucoup de personnes se rendent compte qu’elles sont atteintes de sécheresse oculaire lorsqu’elles essaient d’en porter. Pour les sécheresses légères, il s’agit parfois du seul symptôme visible pour le patient. Les générations récentes de lentilles de contact souples sont hydrophiles, c’est-à-dire qu’elles absorbent une partie de l’humidité présente sur la cornée et assèchent donc l’œil. Si vous ressentez une gêne lorsque vous portez des lentilles, il est important de cesser de les mettre pour éviter d’aggraver votre sécheresse ;
- La gêne ou sensibilité dans certains environnements. Parmi les nombreux rôles des larmes, celles-ci permettent de protéger l’œil de son environnement extérieur. En cas de sécheresse oculaire, les larmes n’arrivent plus à remplir leur rôle correctement et les yeux vont être plus sensibles. Ainsi, vous pourrez par exemple être gêné à la piscine à cause du chlore ou à la mer via l’eau salée qui pourra être irritante. Vous pourrez également ressentir des gênes en extérieur lorsqu’il y a beaucoup de vent, ou dans les environnements naturellement plus secs comme le train ou l’avion ;
- Les yeux « collés » et douloureux au réveil. En effet, pendant la nuit, on ne cligne pas des yeux et des sécrétions peuvent s’accumuler. En cas de sécheresse oculaire et, en particulier de DGM, les yeux seront particulièrement secs au réveil, ce qui peut rendre difficile et douloureux l’ouverture des yeux ;
- La gêne ou sensibilité en cas de lumière vive car la sécheresse oculaire peut entrainer une photophobie plus ou moins importante. Si les lumières vives (ordinateurs, néons) vous gênent, c’est que vous souffrez peut-être de sécheresse oculaire ;
- Des gênes lors d’un travail prolongé sur écran : nous avons tendance à beaucoup moins cligner des yeux. En temps normal, nos yeux clignent environ 12 à 15 fois par minute. Sur écran, la fréquence des clignements diminue drastiquement à 7 ou 8 par minute seulement. Pourtant les clignements sont indispensables à l’hydratation de nos yeux car ils libèrent et le meibum et permettent sa bonne répartition sur la cornée. Sans le meibum les larmes s’évaporent plus rapidement et l’œil s’assèche. La luminosité des écrans peut également gêner les yeux secs qui sont plus sensibles ;
- Des sensations de picotements, grains de sable, démangeaisons et brûlures. Les patients souffrant de sécheresse oculaire peuvent ressentir toute une variété de symptômes dont la fréquence et l’intensité peuvent varier en fonction de la gravité de la sécheresse.
Si vous ressentez un ou plusieurs de ces symptômes, il est probable que vous souffriez de sécheresse oculaire. N’attendez pas et prenez rendez-vous chez un ophtalmologue, si possible spécialisé en sécheresse oculaire. En effet, seul ce dernier pourra établir un diagnostic. Pour trouver un spécialiste, rendez-vous ici !
Sources :